Wednesday, December 12, 2007

D’un rapport à l’autre. Par Sweet Thursday. Remise à la

D’un rapport à l’autre.

Par Sweet Thursday.

Remise à la mode, l’éducation civique n’a plus de rapport avec le civisme professé autrefois. On apprend aux élèves qu’ils sont détenteurs de droit en tous genres. Les devoirs sont passés sous silence ; d’où cette société d’assistés qui attend tout de l’État.

Un seuil inquiétant a été franchi avec l’élection de Nicolas Sarkozy. Plus besoin de corps intermédiaires : le chef suprême dialogue directement avec le peuple. Adressez vos doléances au palais de l’Élysée à monsieur « je suis partout et je m’occupe de tout !» En raison de l’inculture économique des Français, le président a promis de s’occuper de leur pouvoir d’achat, comme si celui-ci pouvait se décréter. Quatre jours plus tard - le temps nécessaire de consulter ses collaborateurs sur un sujet qu’il ne maîtrise pas - il est revenu devant le petit écran et leur a annoncé qu’il « faudrait travailler plus pour gagner plus. » Monsieur de La Palice ne l’aurait pas si bien dit ! On est confondu par le concert de louanges. « Quel talent ! Enfin un président qui répond à nos questions. » Et cela s’est traduit par une embellie de sa côte de popularité : 62% de Français se disent satisfaits de l’action du président.

Le gouvernement n’existe plus après la simplification des institutions imposée par le chef de l’État. La France de Sarkozy dérive vers l’Argentine de Peron : le populisme envers et contre toute logique économique. Après ce magnifique discours sur le pouvoir d’achat qui a séduit les Français, la réalité est différente. Les actes ne suivent jamais les bonnes paroles. Rares sont les Français à réaliser que la « rupture » n’était qu’un slogan creux de campagne. Il y avait eu pourtant le « changement » vanté par François Mitterrand qui aurait dû les inciter à la prudence. La conversion des RTT (réduction du temps de travail) en pouvoir d’achat pour les fonctionnaires est une typique relance keynésienne qui ne fera que creuser davantage nos déficits. On vend aussi les bijoux de famille pour donner du lest. 3% du capital d’EDF a été distribué pour calmer les étudiants marxistes qui s’opposent à la timide réforme d’autonomie des universités. Mais aucune réforme d’ampleur n’est, pour l’instant, envisagée. La nomenklatura espère toujours une embellie providentielle pour la sauver du désastre. C’est « Grouchy à Waterloo » qui se rejoue tous les soirs.

Si Margaret Thatcher était arrivée à l’Élysée le 6 mai 2007, elle aurait d’emblée annoncé aux Français son engagement de réduire le code du travail de 900 pages. Cela ne fait que trente ans que l’OCDE répète inlassablement dans ses rapports de conjoncture économique que la France doit réformer son code du travail. A croire que notre président est autiste puisqu’il a demandé à Jacques Attali de lui présenter un rapport sur les freins à la croissance.

Un autre rapport fait fureur depuis lundi 10 décembre. Il est d’autant plus intéressant qu’il émane de l’organe coresponsable avec les instances européennes, de la calamité en question. Après avoir vanté les mérites de l’immigration pour pallier le faible taux de natalité des Européens, l’ONU s’inquiète à présent des flux migratoires. Dans un dense rapport de 271 pages sur les changements climatiques, on y lit entre autres mauvaises fortunes, qu’à l’horizon 2020, l’Europe du Sud pourrait être le « théâtre de violents affrontements ethniques. » Les experts onusiens sont impayables! « Je préfèrerais être gouverné par les trois cent premiers noms du bottin téléphonique de Boston que par la faculté de Harvard » disait William F. Buckley.

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