Saturday, December 8, 2007

*Villiers-le-Bel : * *les prémices d’une guerre civile ?*

Villiers-le-Bel :

les prémices d’une guerre civile ?

Par le Révolutionnaire bleu.


Bien sûr, cette question n’est pas évoquée par nos médias aux ordres. Elle est trop gênante pour le pouvoir. Pourquoi le serait-elle si elle était infondée ? C’est dans les médias étrangers ou sur internet que l’on trouve les informations les plus dérangeantes et les analyses les plus libres. Les médias étrangers évoquaient les deux mots tabous, islam et musulman, en écrivant ouvertement qu’il s’agissait d’une insurrection dans nos banlieues musulmanes (in Muslim neighbourhoods).

Vous pourrez lire ci-dessous un article intitulé « Exercice à balles réelles », trouvé sur le site « stéphane info ». Je vous encourage à aller consulter ce site, comme la plupart des sites que j’ai référencé. « Stéphane » considère que les émeutes de novembre 2007, si elles ont eu une ampleur plus limitée que celles de novembre 2005, n’en ont pas moins été pires par leur extraordinaire violence. L’utilisation d’armes à feu par les émeutiers pour tuer des membres des forces de l’ordre marque une nouvelle étape de la dégradation de la situation française.

« La combinaison de troubles de grande ampleur (2005) et de haute intensité (2007) place l'Etat face à la situation hypothétique, mais très vraisemblable, d'une insurrection qu'il n'aurait pas les moyens de contrôler. Et rien n'indique que la probabilité d'un tel soulèvement s'éloigne. »

Stéphane n’est pas le seul à partager cet avis. Les forces de l’ordre qui étaient sur le terrain en sont sorties traumatisées. Les témoignages concordent.

Nous ne sommes pas sorties de l’auberge... en flammes.


Exercice à balles réelles.

Par Stéphane.

Le 28 Novembre 2007

Les émeutes de Villiers-le-Bel n'ont pas la même ampleur que celles qui ont secoué la France en 2005. Elles sont pires.

Tout le monde sait comment les choses ont commencé: par un prétexte. En l'occurrence, un banal accident de la route, deux adolescents à moto se fracassant contre une voiture de police en patrouille. Comment s'étonner que des jeunes roulant sans casque sur une moto sans phares n'aient pas respecté une priorité à droite?

Les théories du complot vont bon train depuis, tant sur "ce qui s'est réellement passé" lors de l'accident que sur ce qui a eu lieu après. Les policiers ont-ils été attaqués? Se sont-ils enfuits? Les pompiers ont-ils mis trop de temps à arriver? Mais comment s'en émouvoir, lorsqu'ils sont constamment attaqués à coups de pierre à chaque intervention, le plus souvent à la suite d'une fausse alerte? D'un côté, la parole de policiers impliqués dans le drame; de l'autre, une foule de "témoins" ayant chacun son avis sur la question, et des preuves matérielles chahutées par les agitateurs bien avant le début de l'enquête officielle...

En fin de compte, la vérité importe peu. L'excitation amenée par l'événement a suffisamment agité des esprits échauffé pour que la ville s'enflamme - littéralement. Et le cirque nocturne de recommencer: escouades de perturbateurs provoquant les policiers, lancers de cocktails molotov, incendies volontaires d'un commissariat, d'une bibliothèque, d'une maternelle...

Les autorités françaises ont réagi avec fermeté, cherchant à étouffer l'insurrection avant qu'elle ne se répande à d'autres banlieues. Un millier d'hommes étaient présents à Villiers-le-Bel mardi soir pour empêcher une troisième soirée de violences. Les policiers étaient même été épaulés dans les airs par un hélicoptère muni d'un projecteur.

Certes, les apprentis-sociologues de l'opposition de gauche et du "milieu socio-éducatif" essayent encore de comprendre le phénomène avec leur grille de lecture misérabiliste habituelle et resservent leurs réponses toutes faites à base de dialogue social - tout en restant déroutés par l'absence de revendications des émeutiers. Certes, les forces gouvernementales ont attendu deux longues nuits avant d'intervenir avec des forces suffisantes pour décourager les fauteurs de troubles. Mais on peut affirmer que, dans une certaine mesure, le gouvernement a mieux réagi qu'en 2005. Toutefois, le feu couve encore sous les cendres et personne ne sait ce qui se passera quand l'imposant dispositif policier déployé à Villiers-le-Bel repartira dans ses casernes.

Ce retour au calme ne doit pas tromper le spectateur sur la violence des deux nuits précédentes. Une étape a été franchie. Un article du quotidien gratuit 20 minutes (http://www.20minutes.fr/article/197382/France-Le-spectre-de-2005-les-armes-en-plus.php) résume les différences d'avec les émeutes d'il y a deux ans:

"Nous approchons de la catastrophe", selon le syndicat Unsa-Police, plutôt réputé à gauche. (...) Illustration la plus frappante de ce nouvel embrasement: quatre-vingt-deux policiers ont été blessés, dont quatre par balles, rien que pour la deuxième nuit d'émeutes lundi. En 2005, pendant les trois semaines d'émeutes, quelque deux cents blessés avaient été dénombrés, toutes populations confondues et pour la France entière.

Comprenons bien ce qu'implique la comparaison ci-dessus. En 2005, pas moins de 114 communes ont été touchées par des violences rien qu'en région parisienne. Si une proportion importante de ces émeutes avait eu la même intensité que celles de Villiers-le-Bel, les forces de l'ordre se seraient rapidement retrouvées à court d'effectifs, simplement à cause du nombre de blessés.

La combinaison de troubles de grande ampleur (2005) et de haute intensité (2007) place l'Etat face à la situation hypothétique, mais très vraisemblable, d'une insurrection qu'il n'aurait pas les moyens de contrôler. Et rien n'indique que la probabilité d'un tel soulèvement s'éloigne.

"Depuis des mois, la police dans les cités est systématiquement harcelée, mais c'est la première fois qu'on tire délibérément sur des forces de l'ordre." [Un policier depuis plusieurs années en Seine-Saint-Denis] constate "tous les jours" cette montée de la "haine du flic". "Il y a une envie de se faire un policier. Jusqu'à présent, on y a échappé parce que les armes à feu ne sont heureusement pas si répandues que ça en banlieue, parce qu'on a eu de la chance et parce qu'aussi les jeunes hésitent." (...) "Il n'est pas exclu qu'un policier soit tué un de ces jours", lâche en off un responsable haut placé dans la police.

Dans cette optique, les émeutes de 2007 ressemblent à un exercice de guérilla en milieu urbain - à balles réelles. De nombreux policiers ont été atteints par des plombs, mais au moins un autre par des balles de gros calibre, prévues pour la chasse au sanglier. Les émeutiers sont organisés, coordonnés. Ils avancent et attaquent les forces de police, les attirent dans des guet-apens, écoutent les fréquences radio de la police pour mieux réagir. Certains même, selon Le Monde, avaient une tenue de CRS avec casque et bouclier. Des leaders semblaient aussi diriger les actions, dont certaines étaient filmées par des téléphones portables.

Les zones de non-droit n'obéissent plus, depuis longtemps, aux autorités françaises; ses représentants ne peuvent s'y rendre qu'en force, ses symboles sont incendiés, et les commissariats reconstruits ressemblent toujours davantage à des bunkers.

"Ce ne sont pas des groupes organisés militairement, avec plan d'attaque au tableau noir. Mais, sur le terrain, des chefs naturels se dégagent et entraînent ensuite les autres", explique un policier.

Pas militairement, non. Davantage comme une guérilla urbaine qu'il faudra bien appeler ainsi un jour. Et combattre.

http://www.stephane.info/show.php?code=weblog&direct=1138&lg=fr

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